Des gens qui ont vécu au VIIe siècle, il ne nous reste normalement aucune trace. À moins que leur vie ait eu une influence telle qu'il a semblé important de maintenir vivant leur souvenir : par la tradition orale, les écrits, les reliques Pour Jodocus, son nom a subi au cours de sa propagation à travers l'Europe d'étonnantes transformations. Et c'est là que commencent nos problèmes. Comment s'appelle-t-il vraiment, notre saint patron ?
Jost Trier, germaniste distingué et auteur de la théorie de "champ sémantique" (en all. Wortfeld), constate simplement dans son ouvrage sur Josse que dans l'histoire des langues, la plus ancienne forme du nom est "Judocus". C'est cette forme qu'ont utilisé Loup de Ferrières (841), Charles le Chauve (843), l'auteur Anonymus, Florentius et Isembard. Albinus Flaccus utilise (794) dans ses lettres la forme Jodokus, qui à l'époque était considérée comme la forme vulgaire et qui ne devint commune qu'au XIVe siècle. Jost Trier en a une explication plausible. Dans Judocus se trouve la même racine que dans les noms de son père Judhael et de son frère Judicael. La base des trois noms se trouve dans le mot celte "Jud", ce qui peut se traduire par "combattre" ou "combat".
C'est en partant de là que se développe une forme française : Joces, Josses, avec de nombreuses variantes pour les noms masculins, plus tard encore Joce et Josse. Selon Jost Trier la forme Jocel et ses variantes Joscelinus, Josselin etc., n'a d'abord au début aucun rapport avec Jodocus, car ces noms étaient répandus bien avant le culte de St. Josse et sont d'origine germanique. Cependant, là où Josse était connu, il a été considéré comme le patron des Jocelin, Joscelinus et autres dérivés.
Alors que le nom fit son apparition en Allemagne, à la fin du XIIIe s., la forme française de Josse se transforma en Jos, Joos, Joß, Joss, Jooß et également en prénoms Jösli et Jöselin ; en Suisse, Jôs, Jôsi, Jôschi.
La forme allemande la plus fréquente pour notre saint patron est Jost. Le "o" long s'écrit parfois Joost, Joest, Yoest, mais aussi Just et les variantes correspondantes. Il nous reste encore la forme Jobs et Jobst, que l'on rencontre dans la région de Franconie. Il facile de le confondre avec le Job de la Bible, mais celui-ci, le vrai Job de l'Ancien Testament, n'est vénéré que dans une seule chapelle dans les environs d'Aix-la-Chapelle. Le "Jobsdag" qui prête à malentendu se fête le 13 décembre.
Un dernier point à clarifier serait la forme bretonne du nom, Huec, Uzec...
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